Écouter palpiter les vers de Racine et souffler le vent de l’insurrection : Lena Paugam fait de cette tragédie une pièce d’émancipation
Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort... Au lendemain de la guerre de Troie, après la victoire écrasante du peuple grec, Racine nous interroge sur les vestiges de l’Histoire et le travail de mémoire des peuples vaincus. Quel est le poids du legs des récits faisant la gloire des vainqueurs ? Quel devoir de mémoire doit-on honorer ? Comment écrire l’Histoire à venir ?.Cette Andromaque magnifique et puissante, nous révèle, avec une justesse infinie, les enjeux de la tragédie : la folie des passions de ces héros tragiques d’une humanité tourmentée se débattant en plein enjeux existen-tiels, en quête d’émancipation et soif de reconnaissance. Et puis le désir est au coeur du théâtre de la metteuse en scène. Non pas celui facile, joyeux et satisfait. Mais plutôt les désirs puissants, qui échappent, qui font mal et qui prennent l’apparence de l’amour pour camoufler leur réelle violence. Manipulation, duplicité, mensonge : tout, chez Racine, est savamment dosé, sans temps mort ni chute de rythme, pour que le suspense reste entier.
TEXTE Jean Racine - TEXTES ADDITIONNELS Lena Paugam
MISE EN SCÈNE, DRAMATURGIE Lena Paugam
INTERPRÉTATION Agathe Bosch, Ariane Blaise, Romain Gillot, Basile Lacoeuilhe, Ghislain Lemaire, Lena Paugam, Edith Proust, Loïc Renard
EN ALTERNANCE AVEC David Houri
AVEC LA PARTICIPATION DE Benjamin Wangermée