Une fameuse blanchisserieFocus sur la médiathèque La Buanderie
La médiathèque la Buanderie-Anne Capezzuoli dans le centre clamartois tient une partie de son nom à la blanchisserie qu’elle abritait au XIXe siècle. Plongez dans l’Histoire de ce fameux bâtiment : découvrez une duchesse philanthrope, un grand architecte et les réjouissances bucoliques de Clamart.
La Duchesse de Galliera, « un palais pour les pauvres »
Une puissante duchesse italienne hérite à la mort de son mari, le Marquis Raphaël de Ferrari, d’une vaste fortune qu’elle s’emploie à utiliser pour des œuvres philanthropiques. Ferrari, ce nom baptisera l’hospice pour retraités modestes, ainsi que la Place au centre de Clamart sur laquelle se trouve l’hospice et sa blanchisserie attenante, deux bâtiments que la philanthrope offre à la ville. En 1892, la Duchesse de Galliera confie en effet à l’architecte Prosper Bobin la construction d’une blanchisserie sur la Place Ferrari, afin de laver, repasser, faire sécher le linge des pensionnaires retraités de la Maison Ferrari. L’architecture de la Maison Ferrari étant inspirée des somptueux palais italiens, cette dernière reçoit de vives critiques : pourquoi tant de luxe pour des petites gens retraités ? A cela, elle rétorquera une phrase désormais célèbre : « En Italie, on aime beaucoup les palais, il y en a partout et j’en possède quelques-uns. N’est-il pas juste qu’en France, les pauvres aient les leurs ? »
Une blanchisserie pour l’Hospice
Bâtiment en briques et pierres polychrome sur cinq niveaux, la blanchisserie fournit une tonne de linge sec par jour et permet d’assurer l’entretien du linge de la Maison Ferarri. La buanderie à proprement parler est située au sous-sol : on y trouve un générateur de vapeur, deux machines à laver à tambours en cuivre et un séchoir à air chaud. Un monte-charge permet de desservir tous les étages : à l’entresol, le linge est réceptionné et trié, le premier étage contient les salles de repassage, les deux derniers étages sont réservés au séchage du linge à l’air naturel. La blanchisserie fonctionne jusque dans les années 1950, où elle est supplantée par des machines modernes. Le bâtiment est racheté en 2003 par la ville de Clamart pour accueillir la nouvelle médiathèque La Buanderie – Anne Capezzuoli, qui ouvre en 2006.
La médiathèque la Buanderie, un tiers-lieu d’envergure territoriale
Transférée en 2016 au Territoire Vallée Sud-Grand Paris, la médiathèque la Buanderie est une des 9 structures du réseau Vallée Sud-Médiathèques. Si son cœur de métier réside dans le prêt et conseils en lecture, elle constitue un des centres névralgiques de l’activité culturelle du Territoire. Contes, conférences, rencontres d’auteur, animations pour petits et grands, on ne compte plus les multiples activités de cette structure, ouverte depuis 2019 les dimanches, et organisant de nombreux projets initiés par l’intercommunalité. Si le Prix du manga a fait son entrée en 2023, fin 2024 verra la première édition du Prix des lecteurs. Pour les amoureux de la culture numérique, les Journées du Numérique (novembre-décembre) sont l’occasion de participer à de nombreux ateliers (voir p.XXX), gratuits comme l’entièreté des animations proposées par la structure. Depuis mai 2024, le site internet des 9 médiathèques du réseau permet d’accéder à tous les catalogues en ligne des structures, et a une vaste offre numérique, gratuite pour tout lecteur inscrit dans l’un des équipements (films, presse, formations) : en un clic sur mediatheques.valleesud.fr.
Un grand merci à Géraldine Denza de la Ville de Clamart, et aux archives de la Ville.