Contes et légendes d'une bâtisse balnéolaiseLes secrets de la Maison de la Musique et de la Danse de Bagneux

Contes et légendes d’une bâtisse balnéolaise

La Maison de la Musique et de la Danse de Bagneux fut construite en 1630 par un des hommes du cardinal Richelieu, ce dernier y aurait donné des « conférences secrètes » afin d’éliminer les ennemis du Roi Louis XIII.

La légende croustillante de la « Maison Richelieu »

Au 4-6 rue Etienne Dolet, à Bagneux, aux abords d’un parc boisé, se situe la Maison de la Musique et de la Danse, dirigée par Clarissa Severo de Borba, bâtiment géré par le Territoire Vallée Sud-Grand Paris depuis 2016. La bâtisse est très élégante et typique du XVIIe siècle, et la rue Etienne Dolet conserve encore ses pavés d’antan, si bien qu’on imagine aisément les bruits des sabots de chevaux venus déposer en calèche un ami de la cour du Roi Louis XIII. La « Maison Richelieu », comme elle est communément appelée, fut construite en 1630 pour Pierre Bignicourt, entrepreneur des Armes et armées de France, qualifié de « quincaillier ordinaire du Roi », homme du cardinal Richelieu (1585-1642). Bignicourt tenait son commerce rue de la Pelleterie, à Paris, et vendait également des armes, poudre, plomb et faisait ainsi office d’armurier. Après la mort de Bignicourt en 1660, plusieurs propriétaires se succèdent, dont Barthélémy Thoynard de Jouy en 1733, fermier général anobli en 1722. Le bâtiment sera par la suite acquis par la municipalité et transformé en école maternelle en 1946, puis après moult travaux, il accueille en 2006 la Maison de la Musique et de la Danse de Bagneux.

D’après nos recherches, c’est à Thoynard de Jouy qu’il faut attribuer la légende des conférences secrètes : ce dernier se confiant à un pamphlétaire du nom de Bouffonidor, colporte la légende sanguinaire du cardinal Richelieu.

Un pamphlétaire du nom de Bouffonidor

La lecture de l’ouvrage de Bouffonidor, L'Ombre de Louis XV devant Minos (1782), donne froid dans le dos : « Thoynard trouva un puits dont l'ouverture était bouchée, dans lequel étaient les ossements de plus de quarante cadavres, avec les débris de leurs vêtements, montres, bijoux, argent… Le Cardinal avait pour habitude de tout sacrifier à son ambition, se défaisait des gens qu'il n'osait ou ne pouvait attaquer publiquement, en les comblant de caresses et de marques d'amitié. La dernière preuve était de les faire sortir par un escalier dérobé, au milieu duquel était une bascule, que ce ministre avait l'humanité de lâcher lui-même. L'on tombait alors dans un puits qui avait, au moins, cent pieds de profondeur. Les premiers qui l'essayèrent furent ceux qui l'avaient creusé. » C’est ainsi que la Maison Richelieu se fit longtemps appeler « Maison aux Oubliettes ».

Un patrimoine d’exception

En 2006, lors des grands travaux de rénovation de la Maison, des ouvriers découvrent des poutres peintes à la française, datant du XVIIème siècle, très rares en région parisienne. Les plafonds, les façades et la toiture du bâtiment ont été inscrits à l’inventaire des Monuments historiques en février 2006.

Allez-y

Festival Kinds of Jazz, du 23 au 29 avril à la Maison de la Musique et de la Danse de Bagneux : un florilège de grands noms du jazz, gratuit et d’exception. A ne pas manquer ! Réservations sur valleescope.fr

Sources : Archives municipales de la ville de Bagneux, merci à Valérie Maillet.