Attention Évènement : les Montreurs de monstres (Munstrum Théâtre) déboulent sur notre Territoire…Deux rendez-vous à ne surtout pas manquer !
Non il ne s’agit pas d’un article sur les festivités d’Halloween, quoique la période coïncide étrangement, mais bel et bien d’un focus sur le Munstrum Théâtre et l’un de ses metteurs en scène Louis Arene, qui nous font l’honneur de deux propositions artistiques en ce mois de novembre ! La compagnie s’attaque en effet à deux monstres sacrés de la littérature dramatique : Shakespeare et Molière.
Qui est le Munstrum Théâtre ?
Fondé en 2012 par Louis Arene et Lionel Elsinger, tous deux formés au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, la compagnie se singularise rapidement par un geste esthétique puissant et une radicalité artistique, au-delà des normes et des codes.
Comme un fil rouge reliant chaque création, le Munstrum invente des mondes « d’après », souvent sombres, cruels et postapocalyptiques, mais toujours traversés d’éclairs burlesques et d’une jubilation théâtrale.
Plébiscité par la génération des vingtenaires et trentenaires, qui voient dans cette radicalité de langage une projection de leurs angoisses contemporaines, la compagnie est également saluée par la profession et a notamment reçu deux Molières, en 2024, pour la pièce 40° sous zéro.
Le masque comme révélateur de Vérité
La recherche sur le masque est au cœur du projet du Munstrum Théâtre.
Souvent considéré comme un objet désuet, associé à une esthétique surannée comme la pantomime ou la Commedia dell Arte, le masque est, au contraire, envisagé par le Munstrum comme l’objet théâtral par excellence. Il traverse ainsi le répertoire de la compagnie avec une modernité inédite, figurant que c’est à travers l’artifice que se découvre la vérité et que se révèle l’humanité.
« Avec cet outil, il y a l’idée kafkaïenne, et qui court dans tout notre travail, que l’on ne sait pas si l’autre n’est pas soi, en fait. Et comme le masque nécessite un jeu un peu extraordinaire, cela créé d’emblée des figures extra-humaines, ou des humains d’après, augmentés. Il y a une puissance totémique qui se dégage de ces objets-là » (Louis Arene).
Mais alors pourquoi, avec une esthétique aussi marquée, choisir des pièces du 17ème siècle ?
Macbeth est LA pièce Shakespearienne par excellence qui convoque les forces du mal. Elle expose un tyran, usurpant le pouvoir et sombrant dans la spirale de la violence et de la folie en voulant le conserver.
Dans Le Mariage forcé, Molière renverse quant à lui les rôles. Il fait de la jeune épouse soumise une figure de prédatrice et du bourgeois orgueilleux, une proie victime de sa propre vanité.
Entre un dirigeant autoritaire et assoiffé de pouvoir et une jeune femme bien décidée à en finir avec la domination masculine, quoi de plus jouissif que de montrer que ces questions ont une résonnance encore toute particulière dans nos sociétés modernes près de quatre siècles plus tard…
La programmation d’une pièce du Munstrum Théâtre est toujours un évènement, qui plus est lorsque Louis Arene s’associe à la Comédie-Française (Le Mariage forcé) dont il a été pensionnaire pendant quatre ans. Vous avez là deux opportunités de découvrir ce travail singulier, alors ne ratez cette occasion sous aucun prétexte.
Ca se passe où et quand ?
- Makbeth : Malakoff scène nationale / Théâtre 71, mercredi 5, jeudi 6 et vendredi 7 novembre 2025 à 20H.
- Le Mariage forcé : L’Azimut / Théâtre La Piscine (Châtenay-Malabry), mercredi 26 et jeudi 27 novembre 2025 à 20H.
Pour approfondir...
Si vous souhaitez poursuivre votre découverte du masque, nous vous invitons également à assister à la Nuit du Geste (le masque étant l’une des formes privilégiées des Arts du Mime et du Geste), samedi 8 novembre de 20H à l’aube au Théâtre Victor Hugo de Bagneux, puis, un peu plus tard, au spectacle Amour, de la compagnie espagnole Marie de Jongh, dimanche 30 novembre à 17H dans le même Théâtre.