Quelque part dans le sud de l’Italie, trois femmes, Anna, Nuzza et Bettina, passent leurs journées à tricoter dans le taudis qu’elles partagent avec Arturo, un garçon orphelin et handicapé. La nuit, elles se prostituent. Tout porte à croire que ces existences, lardées de malheurs, vivent un enfer quotidien.
Pourtant, Emma Dante signe avec Misericordia une fresque lumineuse où le misérabilisme et la tragédie n’ont pas leur place. Cet enfant, mutique et hyperactif, s’avère le cœur battant d’un quatuor effervescent et ce malgré les fragilités de chacun et la violence à laquelle l’ordre social les a condamnés. S’il ne tient pas une seconde en place, c’est pour mieux les emporter dans des danses endiablées et faire une fête permanente de leur solitude commune. Les outrances flamboyantes et généreuses de cette famille atypique n’ont d’égales que la noblesse des cœurs. Une ressource précieuse face au choix épineux qui les attend.
